les talibés au Sénégal

Article : les talibés au Sénégal
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10 octobre 2010

les talibés au Sénégal

talibé

Le Sénégal, pays de l’Afrique de l’ouest situé en Afrique subsaharienne avec ses 12.000.000 habitants (en majorité jeunes ) inégalement reparties sur les 196.200 km² s’est imposé sur les pages de l’histoire a travers ses grands Hommes politiques et religieux qui par leur voix et leur écrits ont donné une couleur à l’Afrique.

Avec une population en majorité musulmane, les chefs religieux exercent un pouvoir considérable. La connaissance et la pratique des préceptes coranique est de rigueur de l’enfant au vieillard en passant par la jeune fille et le jeune homme. Atteindre l’adolescence avec une bonne moralité et une bonne connaissance du coran est l’une des préoccupations des parents qui dès le bas âge confient leurs progénitures à des guides religieux appelés marabouts afin de suivre une éducation coranique accompagnée d’une initiation à la vie en communauté, et à la vie adulte. Ces enfants confiés à des marabouts sont appelés des Talibé, nom donné normalement à l’élève d’une école coranique, mais nom qui désormais désigne le plus souvent, un enfant en guenilles qui passe sa journée à mendier.

Ces dernières années « le phénomène talibé » semble prendre d’autres tournures sous les yeux des gouvernants, des parents et des défenseurs des droits des enfants. « Le droit ne s’use que si l’on ne s’en sert » dit-on, juste un tour dans les rues, les marchés, les établissements administratifs, et l’université de Dakar la capital sénégalaise, et des villes telles que MBOUR, SAINT LOUIS, KAOLACK nous dira tout de ce qu’est le droit de l’enfant au Sénégal.

Assimilés a des enfants de la rue, les talibés rencontrés au Sénégal, avec un nombre en augmentation régulière estimé à des dizaines de milliers viennent de différent pays généralement des pays frontaliers comme le Mali, la guinée ou la Gambie à la recherche « du savoir ». Ces derniers en contrepartie de l’éducation religieuse et morale, offrent des biens matériels et des services à leur maître qui, contrairement à l’attente des parents soumet ces enfants à des durs travaux, les envoyant mendier dans la rue toute la journée sans aucune notion du temps à la recherche de leur pitance et d’une certaine somme (généralement 600fcfa) à verser à ce dernier à la fin de la journée pour ne pas faire l’objet des punitions sévères voire de renvois de  »l’école ».

Vu que le Sénégal a ratifié la convention de l’assemblée générale des Nations Unies relative aux droits de l’enfant adoptée en 1989 qui stipule que l’enfant, quelque soit son appartenance : a droit à la santé, à l’éducation, à un niveau de vie suffisant, aux loisirs, à la protection contre l’exploitation, et un environnement protecteur, à une identité, à une famille et bien d’autre. En sus une loi condamnant le fait de pousser autrui à la mendicité et d’en tirer un profit personnel en 2005. Les exactions des « marabouts » auxquelles les enfants talibés sont soumis s’avoisine à de l’esclavage dit « esclavage moderne ». L’inaction du gouvernement face aux abus des marabouts explique le pouvoir que détiennent ces derniers vu que des milliers d’enfants sont abandonnés à leur propre sort, ne mangeant pas à leur faim, manquant de quoi se vêtir, dépourvus de leur droit à l’éducation, à la santé, au sourire, dormant dans des conditions déplorables à même le sol dans des cabanes ou des constructions abandonnées en proie aux insectes nuisibles, au froid, aux maladies alors qu’ils ont fait la richesse de leurs maîtres.                                                                                                                                 

Face à l’ampleur du « phénomène talibé » les voix ne cessent de se lever pour interpeller le gouvernement sénégalais à structurer les écoles coraniques et traduire en justice les marabouts responsables des maltraitances des enfants. Tel est l’appel que ne cesse de lancer les médias nationaux et internationaux se posant la question de savoir : les parents, le gouvernement, les marabouts, qui des trois est responsable de cette situation ? Pendant que des milliers d’enfants attendent impatiemment que justice soit fait et que leur droits soient reconnus, des marabouts sans scrupules continuent à s’enrichir sur le dos des enfants…

Jours après jours, nuits après nuits, un nouveau soleil semble briller ce 24 août 2010 annonçant le début d’une nouvelle ère. Une ère où nous ne verrons plus des gamins déambuler dans la rue mendiant du matin au soir, obstruant le chemin aux passants demandant l’aumône. Le gouvernement sénégalais déclare une lutte sans merci contre la mendicité demandant aux mendiants de quitter les voies publiques et de réclamer l’aumône dans les lieux de culte. Pas mal comme solution, mais y avait mieux que ça, c’est ce qui s’est fait sentir sur les médias. Néanmoins, Petit à petit l’oiseau fait son nid, petit à petit le droit de l’enfant sénégalais sera rétabli dans toute son intégralité.

Chemin faisant, dans l’attente de l’éradication complète du phénomène de la mendicité , un bruit étourdissant a retenti ce jour 07 octobre 2010 par la voix du président de la république sénégalaise contestant l’éradication de la mendicité par son gouvernement en déclarant que « l’aumône est une pratique recommandée par la religion  »

Est-ce aux enfants qu’il faut assigner cette responsabilité ?

La situation des enfants va-t-elle s’empirer ?

Les choses reviendront à la normale d’elles même ?

Des gamins, espoirs de demain, dans la rue du matin au soir avec leur droit bafoué, quel espoir pour demain ?

Tant de questions auxquelles il est de temps de répondre…

Wait and see…

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Commentaires

Boukari Ouédraogo
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Les talibés c'est patout en Afrique et je pense que cela fait parti de la lutte contre la pauvrété

Bantambe Nerdje
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tout à fait, mais ça semble s'accentuer en Afrique de l'ouest, mais africains que nous sommes, c'est unis que nous pouvons éradiquer ce fléau, et aller de l'avant.......merci