Ce que l’entrepreneuriat N’EST PAS

Article : Ce que l’entrepreneuriat N’EST PAS
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30 novembre 2019

Ce que l’entrepreneuriat N’EST PAS

La puissance de transformation de l’Entrepreneuriat est indiscutable. Il est tout sauf, presque tout ce qu’on lui attribue sous l’impulsion des réseaux sociaux et des compréhensions particulières. Le développement durable, le changement des mentalités, la création d’emplois et l’absorption du chômage y trouvent inéluctablement leur solution.
Le lien très étroit qu’il y a entre la croissance économique et l’activité entrepreneuriale dans un pays n’est plus à démontrer. Des pays comme le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Ruanda constituent des exemples remarquables de ce mariage. L’intervention de l’Etat et des structures privées d’accompagnement dans l’écosystème entrepreneuriale a en réalité une seule finalité : Faire de l’entrepreneuriat un vecteur de la croissance économique. Pour arriver à cette fin, Conférence, forum, salon et autres rencontres tentent jusqu’à ce jour de répondre à des questions fondamentales liées à l’entrepreneuriat telle que : Qu’est ce qu’un Entrepreneur, c’est quoi l’entrepreneuriat, comment entreprendre. Autant de questions pour tenter de venir à bout de la falsification qui met en péril l’impact de l’entrepreneuriat dans la société.
Entre deux hackatons, d’un forum à l’autre, d’une conférence a l’autre et surtout une activité intense sur les réseaux sociaux et un prix remporté…. et la tentation de s’attribuer l’étiquette d’entrepreneur nous tente. Bien malheureusement beaucoup y succombent en déformant sans cesse le vrai sens de l’entrepreneuriat pendant que le dynamisme de l’entrepreneuriat appel sans cesse à des actions concrètes de la part de tous.

Après plus d’une décennie de contemplation, la mise en place « d’industries de création d’entreprise », l’implication active du gouvernement, la mise en place des formations spécialisées en entrepreneuriat et les programmes de financement n’ont pas suffit pour faire parler l’entrepreneuriat. Bien évidemment parce que les chiffres ne mentent jamais. L’écart entre les fonds investis dans la promotion de l’entrepreneuriat et les résultats obtenus ne cessent d’interpeller. La persistance du chômage et de la pauvreté dans une société où bricolage et  »débrouillardisme » font la loi poussent à s’interroger sur ce qu’est vraiment l’entrepreneuriat afin de faire la lumière entre ce qui relève de l’entrepreneuriat et ce qui N’EST PAS Entrepreneuriat.
La pensée de croire qu’une formation ferai de nous un Entrepreneur, comme si suivre une formation en médecine ferai de nous un médecin permet de dire que la crème de la crème nous a échappé, l’occasion de réaliser que les mots ne suffisent pas pour définir l’essence des choses.
L’entrepreneuriat n’est pas un mot et les mot ne suffiront jamais pour le définir.

Dans un contexte ou croissent sans cesse des structures d’accompagnement et centres de formation en entrepreneuriat, le pragmatisme auquel fait appel l’entrepreneuriat interpelle encore plus l’Etat qui porte la responsabilité d’orienter les investissements et de veiller à la qualité de la formation. Il n’est plus rare de voir une structure de formation ou d’accompagnement bénéficier d’un soutien au niveau national ou international pour promouvoir l’entrepreneuriat chez les jeunes. Ces actions louables viennent appuyer les efforts personnels des entrepreneurs et permettre un dynamisme des activités entrepreneuriales. Mais bien Malheureusement, ces actions vues de près ne contribuent pas de façons efficace à l’activité entrepreneuriale. L’exemple frappant est le modèle d’accompagnement de l’OIM (Organisation Internationale pour les migrations) au profit des migrants. Ce modèle d’accompagnement a permis de considérer le concept d’entrepreneuriat des migrants et de comprendre de plus près le concept d’engagement collectif et d’engagement individuel dans le processus entrepreneurial. En effet, après plusieurs échecs d’accompagnement l’organisation a constaté que les fonds remis à un migrant sont souvent détournés de leurs objectifs ou injectés dans une activité dans la quelle le migrant dispose pas d’assez de compétences techniques ou fonctionnelles. Elle privilégie à ce jour l’accompagnement collectif pour réduire le risque d’échec et garantir une autonomie financière au migrant. En dépit de ce changement d’approche la culture entrepreneuriale reste un défis considérable pour parler d’entrepreneuriat dans le sens strict du terme.

Il est vrai que la structure économique et sociale d’un pays conditionnent le mode d’accompagnement et l’éducation de base gage de la culture entrepreneuriale. Toutes fois les efforts consentis par les structures d’appui aux entrepreneurs ont pour finalité de créer de la richesse et contribuer à l’absorption du chômage. La persistance du chômage et de la pauvreté et le taux d’échec des projet entrepreneuriaux très élevé suffisent pour lancer un appel à revoir le mécanisme d’accompagnement et surtout les facteurs qui développent la propension à entreprendre.

Face au faible niveau d’engagement personnel dans le processus entrepreneurial, la culture entrepreneuriale quasi inexistante et la nécessité de faire de l’entrepreneuriat un moteur du développement, tout n’est pas entrepreneuriat et on ne saurait qualifier d’entrepreneuriat des actions singulières ayant pour ambition de faire jouir à un individu ou à une organisation une certaine réputation sans impact réel et mesurable sur l’économie en terme de création d’emploi et de richesse. La prolifération des organisations et structures d’accompagnement dont la seule finalité est de profiter de la vulnérabilité des jeunes au chômage pour lever des fond qui finalement n’atteignent pas les objectifs fondamentaux d’une formation en entrepreneuriat est à signaler afin de comprendre la faillite prématurée des jeunes entreprises, la mauvaise conception de l’entrepreneuriat par les jeunes et surtout les retombés de l’entrepreneuriat qui se font attendre depuis près d’une décennies.

L’entrepreneuriat est « une dynamique de création et d’exploitation d’une opportunité d’affaires par un ou plusieurs individu(s) via la création de nouvelles organisations à des fins de création de valeur » (Laviolette et Loue (2006, p. 4)). Cette définition de plus en plus adoptée permet de dire que ce qui n’est pas de l’entrepreneuriat, c’est ce qui ne commence pas par un engagement personnel et dont l’impact sur l’économie n’est pas mesurable.

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